Le retour en grâce du patient anglais
C'est le genre de titre faisant la couverture de l'Equipe qu'on aimerait accrocher dans ses toilettes à côté de "Le Real prend une option" ou encore "Van Nistelrooy sort du bois".
Tantôt adulé, tantôt détesté, il est clair que le Spice boy madrilène
déchaîne les passions autant que pour ses coupes de cheveux que pour
ses performances de joueur.
Avant de partir au Los Angeles
Galaxy, David Beckham devait se donner bonne conscience en gagnant au
moins quelquechose lors de son passage au Real (4 ans quand même !). Et
c'est fait, avec ce 30ème titre ce dimanche pour le Real. Becks peut
donc partir tranquille relever un nouveau "défi" aux States (ou
pré-retraite lucrative pour certains : 250 millions sur 5 ans d'après
Eurosport).
Revenons quelques mois auparavant. Le Real n'y était
pas, c'était la crise, résultats irréguliers et par conséquent Becks
était mis à l'écart des matches sur décision de Cappello et Calderon
pour mauvais rendement. Le summum fut sa décision de partir à LA, qui
selon maitre Cappello le démotiverait à finir dignement sa saison chez
les Merengue. On espérait donc plus le revoir sur les terrains
espagnols.
Voyant "dépérir" leur coéquipier et ami, Raul, Guti
et consorts exhortent Capello de faire rejouer David. Leur voeu sera
exaucé un soir de février, titularisé contre le Real Sociedad, Beckham
adresse un coup franc mémorable de son pied droit magique (2-1).
Il
signe là sa résurrection et le Real se remet sur les rails. Beckham
s'affirme par de nombreuses passes décisives au cordeau et pèse
réellement sur la réussite madrilène au cours de cette fin de saison et
regagne la confiance des insatiables socios. Les principaux autres
artisans de cette remontée sont l'artificier Van Nistelrooy, le fougeux
Reyes, le jeune mais prometteur Higuain, l'expérimenté Roberto Carlos
ou encore Sergio Ramos, buteur souvent providentiels... et j'en
oublie...
Venons en à cette terrible 38ème journée. Le Barca et
le Real sont au coude à coude avec le même nombre de points et Séville
maraude derrière. Contrairement aux autres championnats européens,
c'est la différence particulière de buts qui compte.
Avantage
donc au Real. L'enjeu est clair : gagner coûte que coûte en sachant que
le Barca peut revenir et ravir la première place. Le Barça avait
pourtant fait l'essentiel contre les Tarraconnais (5-1), mais le
bakchiche catalan (pratique courante en Espagne) promis à Majorque en
cas de victoire contre le Real n'aura pas suffi.
Le Real joue
dans sa cathédrale de Bernabeu. Première mi-temps, but de Valera tel un
coup de boutoir. On ne pouvait espérer qu'une volte face du Real en
seconde période le club est habitué à revenir. 48e : Roberto Carlos
exhorte le public blanc à "pousser" (copyright Eurosport). Ce sera fait
avec
deux buts de Reyes et un csc dont Diarra est à l'origine. Le Real
exulte, le suspens aura été maintenu jusqu'à la dernière journée.
Le
Real devance donc un Barca qui ne méritait pas selon moi de gagner la
Liga, ce doit être la crise du côté blaugrana, et Henry, viendra ou
viendra pas ? Eto'o partira ou restera ? Eidur Gudjohnsen doit se
sentir à l'étroit.
Beckham sort par la grande porte et Roberto
Carlos peut dès lors goûter à la ferveur footballistique Stambouliote.
Par contre pour Cassano...
Je serais bien allé fêter le titre dans la fontaine de la place de la Cibeles...